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Avant de parler
des corruptions de cet homme et d'y répliquer, il est indispensable
de présenter un sujet très important, à savoir que le ijtihad
– l'extraction des jugements qui n'ont pas fait l'objet de
textes explicites – n'est des prérogatives que de celui qui
en a vérifié les conditions. Le moujtahid doit
ainsi connaître par cœur les ayah des jugements,
les hadith des jugements ainsi que leurs
chaînes de transmission et les hommes qui composent ces chaînes,
ce qui abroge (an-nacikh) et ce qui est abrogé
(al-mansoukh), ce qui est général (al-^amm)
et ce qui est particulier (al-khass), ce qui
est absolu (al-moutlaq) et ce qui est
restreint (al-mouqayyad), tout en maîtrisant
la langue arabe de sorte à connaître les significations des
termes compris dans les textes, conformément à la langue dans
laquelle a été descendu le Qour'an. Il
connaît également ce sur quoi ont été unanimes les moujtahid
et sur quoi ils ont divergé car s'il ne connaît pas tout cela,
on ne garantit pas pour lui de ne pas violer l'unanimité de
ceux qui l'ont précédée alors que violer l'unanimité est contraire
à la religion.
Il
est requis en plus de tout cela une autre condition qui est
un pilier important du ijtihad, et qui
est la maîtrise de l'âme, c'est-à-dire la forte capacité de
compréhension et d'assimilation. Il est une condition pour le
moujtahid également qu'ils soit ^adl –
digne de confiance –, à savoir la sauvegarde des grands péchés
et de la persistance sur les petits péchés de sorte à ce qu'ils
soient supérieurs en nombre à ses bonnes actions.
Si
nous entendons parler de quelqu'un qui prétend être moujtahid
et que nous voyons par la suite qu'il contredit l'unanimité
des moujtahid, cela est un signe qu'il est imposteur
et menteur.
De
plus, que l'on sache que les savants se sont accordés que le
ijtihad a lieu sur les jugements et non
sur les fondements de la croyance. Pour cette dernière, il n'y
a pas de ijtihad mais un ittiba^
– suivre et imiter – ce sur quoi était le Messager
r et ce que les compagnons ont reçu de lui.
Par la suite, les tabi^iyy – les successeurs des
compagnons – qui n'ont pas rencontré le Messager de Allah
et qui ont suivi les compagnons en ces fondements et ainsi de
suite jusqu'à notre époque.
Les
compagnons n'ont ainsi pas de divergence concernant les fondements
de la croyance, comme la connaissance de Allah
et les sujets de la croyance concernant ce qui va avoir lieu
dans l'au-delà, comme la foi en l'existence du paradis, de l'enfer,
de l'exposition des actes, la balance et autre, et que Allah
est le Créateur de toute chose : les corps, les actes apparents
des esclaves ainsi que les actes du cœur. Ces fondements n'ont
pas fait l'objet de divergence entre les compagnons ni la majorité
de la communauté. La divergence peut avoir lieu au sujet des
branches.
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